lundi 7 novembre 2011

American Beauty

   Faisant un petit break dans l'écriture de mon roman pour le National Novel Writer Month, je vous mitonne une petite chronique. Et aujourd'hui, passons sur le billard... American Beauty.


   Réalisé par Sam Mendes, qui a également réalisé les Sentiers de la Perdition et les Noces Rebelles, ce film, qu'on peut classer dans la catégorie "drame", est sorti en 1999 et raconte l'histoire de Lester Burnham, un looser, qui va un jour décider de changer complètement de vie, avec tout ce que ça entraîne.


   Les acteurs :

- Kevin Spacey (Lex Luthor dans Superman Returns, L.A. Confidential, Verbal Kint dans Usual Suspects, Larry Hooper dans les Chèvres du Pentagone, pour ne citer que ceux dont je me souviens) joue Lester Burnham, le personnage central. A 42 ans, Lester a une vie pourrie, il est méprisé par sa femme et sa fille, son job l'énerve, et les gens sont des cons. Mais l'illumination finira par lui arriver : il n'est jamais trop tard pour se réveiller.

Kevin Spacey en a marre.

- Annette Bening (vue dans Mars Attack, Prémonitions, et Richard III) est Caroline Burnham, l'épouse vendeuse d'immobilier et totalement névrosée de Lester. Elle prend son mari pour un gros nul, envie Buddy Kane, le roi de l'immobilier, et cache sa colère et son dégoût sous un sourire inoxydable (le fameux Stepford Smile™).

- Thora Birch (que j'ai vue dans The Hole (PLUS JAMAIS PLUS JAMAIS) et qui était dans Ghost World et Jeux de Guerre) est Jane Burnham, la fille des deux précédents. Elle est mal dans sa peau, prend ses parents pour des loosers, et traîne toujours avec sa bonne copine. 

- Mena Suvari (qui était dans Day of the Dead, American Pie et American Pie 2) est Angela Hayes, la bonne copine bombe de Jane. Tout ce qui compte pour elle, c'est d'être belle, désirable, désirée, et décrocher des photos et des castings. Et tenter de trouver un copain à Jane.

- Wes Bentley (le méchant de Deuxième sous-sol, et Blackheart dans Ghost Rider) interprète Ricky Fitts, le voisin bizarre et décalé des Burnham. Il se promène en permanence avec sa caméra et filme tout ce qui lui passe par l'objectif. Tout ? Non...

- Chris Cooper (vu dans Adaptation, La mémoire dans la peau, l'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, et the Patriot) est le colonel Frank Fitts, fraîchement déménagé après avoir (apparemment) quitté son corps de Marines. Il est joyeusement homophobe et fait régner une discipline de fer sur sa maison.

Thora Birch avec la game-boy et le pantalon à carreaux, et Mena Suvari en tenue légère.

   Le résumé :

   Une petite banlieue américaine, tout à fait comme il faut. Les maisons sont pimpantes, les pelouses sont tondues, les rosiers sont taillés, les voitures sont grosses. Les gens se sourient, sont aimables entre eux, et même, échangent des secrets de jardinage. Mais tout ceci n'est qu'une élégante façade, les sourires ne servent qu'à faire croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

   Lester Burnham travaille comme publiciste depuis des années, et le seul bon moment dans sa vie est quand il se masturbe sous sa douche le matin. Sa femme et sa fille le considèrent comme un lamentable perdant, et il n'en pense pas beaucoup plus, son travail est ennuyeux, et mis en danger par une bourde qui n'est pas de lui. Sa femme est une dingue du boulot qui fait des crises d'hystérie quand elle ne peut pas vendre une maison et le harcèle à propos de stupidités. Sa fille se contente de le mépriser, comme à peu près toutes les adolescentes.

   Un soir, alors que bien malgré lui, il se retrouve traîné à un match de basket pour regarder le spectacle de danse de sa fille, il tombe sous le charme d'Angela, qui n'a pas l'air de le trouver si repoussant et nul que ça... du moins, s'il changeait un peu. Et Lester décide de changer. De son côté, Jane attire l'attention de Ricky Fitts, le fils des nouveaux voisins, qui entreprend de la filmer même si ça a l'air de moyennement lui plaire. 

Kevin Spacey est bien content. Annette Benning, beaucoup moins.

   Très vite, les trois membres de la famille Burnham commencent à voir changer les choses. Lester entreprend de faire de l'exercice, et commence la consommation de substances illicites. Caroline parvient à séduire Buddy Kane, le roi de l'immobilier, et découvre le tir au pistolet. Quant à Jane, elle commence à se rendre compte que peut-être, Angela n'est pas si bien que ça, et que Ricky est moins nul qu'il en avait l'air... Les tensions commencent à s'exacerber, tandis que le colonel Frank Fitts commence à se demander si son fils est devenu homosexuel et s'il ne va pas devoir le renier.

   Les choses s'agravent quand Lester quitte son boulot et découvre la liaison de sa femme. Jane trouve que son père abuse trop de vouloir coucher avec son amie, et elle aimerait bien qu'il sorte de sa vie, Ricky fait des propositions malsaines, bref, les choses s'emballent et grimpent vers un paroxysme dont je garderai le secret, même si ce n'en est pas un puisqu'il est annoncé dans les premières minutes du film.

   Ze détails :

   Image : pour un film sans effets et plans spéciaux, c'est toujours un peu plus délicat. Les cadrages sont bons, il n'y a pas vraiment de plans / mouvements de caméra particuliers, mais c'était avant la grande tendance de la caméra-shaker. Les objets que filme Ricky et les vidéos qu'ils montrent sont assez touchants et bien mis en scène. Bref, très bien filmé.

Une certaine image du bonheur fantasme.

   Musique : réalisée par Thomas Newman, qui a entre autres fait celle des Orphelins Baudelaire, Wall-E, les Evadés, le Monde de Nemo, la Ligne Verte, Rencontre avec Joe Black, ... elle est un peu particulière, principalement le thème d'ouverture et de fin, et pourrait paraître étrange, en mélangeant piano, violon et percussions en bois. Notons également la présence de quelques chansons bien entraînantes, comme The Seeker, des Who, et une version de Don't let it bring you down par Annie Lennox. Etrange, mais très agréable.

   Interprétation : au top ! Chaque acteur est parfait, exactement dans son rôle, et ils leur donnent une conviction, une existence, une dimension qui les rend extrêmement crédibles. Une interprétation excellente, poignante. L'un des points TRES forts du film. Kevin Spacey a d'ailleurs reçu l'Oscar du meilleur acteur pour le rôle de Lester Burnham. 

Wes Bentley perfectionne sa tête de pervers...
... mais il ne peut rien contre le maître absolu en la matière.

   La critique :

   Quand on aborde American Beauty, il arrive qu'on pense avoir affaire à un film à l'eau de rose. Ca arrive parfois avec les titres qui ont "beauty" dans le titre. Qu'est-ce qu'American Beauty ? C'est un hybride de rose dont la particularité est de fleurir en haut du buisson alors que les fleurs en-dessous ont déjà pourri. Bonne métaphore pour les sourires forcés que les habitants de cette petite banlieue arborent pour cacher tout ce qu'ils ne veulent pas admettre. 

Un beau specimen d'American Beauty (à gauche)

   Comme vous l'aurez sans doute saisi mais ça ne fait pas de mal de le préciser, ce film est une critique extrêmement acide de la vie dans les banlieues américaines, et de ces gens qui s'obstinent à montrer à tout le monde une parfaite image de la réussite, alors que leurs vies sont en train de partir en morceaux et que la plupart du temps, ils se détestent cordialement.

   Je vous avouerais que je ne sais pas trop quoi dire, à part que "OLOLOLOL cé tro bien ce film" et autres affirmations hautement constructives. Le sujet, pourtant traité un certain nombre de fois, permet des développements originaux. Ce film, qui a raflé 5 oscars (outre celui du meilleur acteur pour Kevin Spacey, celui du meilleur film, du meilleur réalisateur pour Sam Mendes, du meilleur scénario original, et de la meilleure photographie), est un coup de poing dans la tronche. Une histoire crue, sans fioritures ni effets de manches, directe, qui frappe directement où ça fait mal et instille une sensation de malaise. Elle est servie par une interprétation sans faille (et pour la VF, un doublage de qualité) qui la rend extrêmement prenante et crédible, avec des personnages complexes, et une musique parfois étrange qui ajoute à l'impression dès le départ qu'il y a quelque chose de bizarre.

   En quelques mots : ce film est une gemme, un film dramatique qui mériterait d'être plus connu, et accessoirement l'un de mes films préférés.

   Note : 19,5 / 20 (parce que le film parfait n'existe pas)


2 commentaires:

Andromed a dit…

Oui oui oui ! Et je suis bien d'accord ! Vraiment touchant ce film ! Belle critique ! :p

Aelle Farben a dit…

Aloreuh... Je n'ai pas compris ce film donc j'aurai du mal à faire un commentaire pertinent :s

Je l'ai bien regardé, j'ai senti le malaise dont tu parles mais j'ai un peu de mal avec le personnage de l'anti-héros qui fantasme sur une gamine prépubère vois-tu.

Ceci n'étant que mon humble avis...