mardi 4 octobre 2011

Le Sang des Templiers

   Je suis d'attaque pour une petite nouveauté qui nous avait bien agité les neurones quand on était allés le voir. Il s'agit du Sang des Templiers, sorti cette année (Ironclad dans la langue de Shakespeare). Et cette chronique sera réalisée de mémoire, et comme c'est un peu vieux, je ne peux pas garantir le résultat. Par contre, il y a de belles photos !

Trop badass, comme affiche.

   Ce film est une collaboration anglo-américano-allemand, réalisé par Jonathan English, dont c'est le troisième film. Et dans cette drôle d'aventure, il réunit des acteurs qui, de manière amusante, ont pour beaucoup fait une apparition dans Solomon Kane, qui fera l'objet d'une chronique dès que j'aurai une motivation (un sucre fera l'affaire).


   Les coupables :

- James Purefoy (le prince Edward dans Chevalier, et Solomon Kane dans le film qui porte son nom) joue Marshal, le Templier. Il est grand, il est beau, il est droit, il est juste. C'est magnifique.
James Purefoy et son couteau à beurre

- Paul Giamatti (The Truman Show, le méchant de Shoot 'em up, Il faut sauver le soldat Ryan, et c'est la voix d'Astérix en anglais) incarne le prince Jean, celui que tous ceux qui ont vu Robin des Bois connaissent. Il a pour but de se venger de tous les barons qui ont signé la Magna Carta, qui l'éloigne du pouvoir.

- Brian Cox (Stryker dans X-Men 2, Landon dans la Planète des Singes Origins, Ivan dans R.E.D., Agamemnon dans Troie et une liste longue comme le bras), joue le baron d'Albany, qui a signé la Magna Carta, ce qui veut dire qu'il est sur la liste noire de Jean.

- Jason Flemyng, encore lui (Tom dans Arnaques, Crimes et Botanique, le prince Primus dans Stardust, le méchant de Solomon Kane, ...) joue Becket, visiblement pote du baron précédent, qui est prêt à tout pour de l'argent, de la bière et/ou une galante compagnie.

- Mackenzie Crook (Ragetti dans Pirates des Caraïbes 1 à 3, le prêtre dans Solomon Kane) est l'archer Marks, qui se fait également recruter quelque part sur la route, mais pas moyen de me rappeler où, comment et pourquoi. 

Mackenzie Crook en mode bogoss (sans oeil en bois, quoi)

- Derek Jacobi (sénateur Gracchus dans Gladiator, l'archevêque dans le Discours d'un Roi,  la Boussole d'Or, ...) interprète le baron Cornhill, qui lui aussi va se retrouver sur le carnet de pal du prince Jean.

- Kate Mara (vue dans 127 heures, Iron Man 2, 24 heures chrono, ...) est Isabel, l'épouse du baron précédent, et soyons honnêtes, ne sert pas à grand chose à part fournir un quota féminin.

- Vladimir Kulich (le Suédois dans Mi$e à prix, et vu dans le 13e guerrier) mène les mercenaires danois en tant que Tiberius leur chef.
Le Danois picte et son coupe-chou

   Je vous donne encore Jamie Foreman (mes pérégrinations cinématographiques ne l'ont pas croisé) qui joue Coteral, et Aneurin Bernard (que je ne connais point non plus) qui joue Guy, l'écuyer de d'Albany. Et maintenant, attaquons le résumé avant que je mange mon propre poing pour abréger mon calvaire.

   Le résumé :


   En 1215, les barons d'Angleterre et les Templiers ont, après une rébellion, forcé le prince Jean à signer la Magna Carta, qui accorde des droits à tous les Anglais. (Il est d'ailleurs peut-être possible qu'il s'agisse de la même qu'il signe dans Robin des Bois Begins. Mais peut-être pas.) Cependant, le prince ne l'entend pas dans cette oreille, et il compte bien botter quelques derrières baronesques avec l'aide de mercenaires danois recrutés pour l'occasion.

   Un petit groupe de Templiers voyage avec un prêtre, et arrive en ville en même temps que Jean, qui compte bien régler ses comptes avec la baronnie locale. Forcément, les Templiers s'opposent, mais seul notre héros Marshall s'en sort en un morceau (logique, c'est le héros).

   Arrivé à Canterbury, Marshall rencontre le baron d'Albany. Il apprend également que le Pape soutient Jean, que ceux qui ont aidé à réaliser la charte sont excommuniés, et que d'Albany est sur la liste. Estimant qu'il faudrait peut-être arrêter Jean avant qu'il ne décide de devenir calife à la place du calife, d'Albany et Marshall recrutent une poignée d'hommes de main plus ou moins fidèles (Beckett, Marks, Guy, Coteral) et se rendent à Rochester, demeure de Cornhill, madame Cornhill, et dernier bastion du monde libre.

   Après avoir débarassé le château de quelques Danois égarés, et convaincu le baron qu'il faut résister à Jean, Marshall & Co boostent la garnison et s'organisent juste à temps pour repousser la première attaque de Jean & les Danois. Bien sûr, le prince ne va pas abandonner au premier échec, motivé qu'il est par l'idée de passer deux barons par les armes pour le prix d'un.
Poumf.

   Vont s'ensuivre de longues semaines de siège, de combats, de trahisons, de séductions, de scènes d'amitié virile et forte, qui vont éliminer petit à petit la garnison (pas les deux derniers, ceci dit). Nos héros ne seront pas exempts, puisqu'ils seront décimés sans spoiler de qui va passer l'arme à gauche et comment. Jusqu'à ce que les défenses, trop affaiblies, cèdent pour laisser place à un dernier combat.

   Je m'arrête ici pour décortiquer un peu ce film comme à mon habitude, et vous laisser la surprise de ce qui peut se passer (parce qu'il faut bien vous laisser quelque chose à vous mettre sous la dent).
   (Pour la photo, je n'ai pas trouvé de photo correcte de Rochester-version-film, alors je mets une explosion à la place. C'est chouette, les explosions.)

   Détails et analyses : 


   Image : alors là... ça secoue à gauche, à droite, ça fait dynamique en montrant un coup d'épée sous trois angles différents, ça veut montrer beaucoup et ça ne fait pas voir grand-chose. Si, du gore. Plein de sang et de détails dégueu comme une langue coupée que je n'ai pas pu regarder. Prévoir du doliprane.

   Musique : signée par Lorne Balfe, qui a aidé aux BOs de Sherlock Holmes, Inception, Call of Duty, Transformers 2, The Dark Knight, Iron Man, et un paquet d'autres, c'est la seule chose dans ce film qui vaut le détour, avec plein de chants grégoriens qui tranchent parfois avec l'image, mais sonnent bien !

   Interprétation : on a droit à tout le spectre, allant de "je joue comme une savate anglaise" d'au moins la moitié du casting (je ne dénonce pas), passant par "je joue correctement pour surnager" pour Brian Cox et vaguement James Purefoy, "j'en fais un peu beaucoup" pour Jason Flemyng, et atteint les sommets du pétage de plomb cinématographique avec Paul Giamatti qui pique des crises dans les marais. C'est drôle, parfois, pénible, souvent.

   La petite partie des erreurs :


   S'agissant d'un film historique, ou plutôt "historique", je me suis adjoint les services de quelqu'un qui s'y connaît un peu plus, j'ai nommé Lumy (qui m'assistera si je peux la contraindre à regarder d'autres insanités). Et les erreurs sont nombreuses :

- les peintures de guerre des Danois sont des peintures pictes. Faut croire que les peintures bleues sont en promotion depuis les débuts du cinéma.

- d'ailleurs, Jean proclame que le Danemark est une terre païenne, à ceci près que le pays avait déjà été christianisé depuis un moment.

- Rochester n'était pas un vieux château pourri avec trois fermes, mais une ville développée incluant une cathédrale.

- l'épée du Templier est une bien belle épée, à ceci près qu'elle est deux siècles trop tôt, à peu près. Serait-il un voyageur temporel ?

- Isabel porte des robes pseudo-gothiques dont la coupe autant que les petites pièces de métal cousues dessus au petit bonheur la chance sont aussi anachroniques qu'un néon au XIIe siècle.

- sans faire de spoilers, l'Histoire était légèrement différente, avec une garnison plus importante, et une fin différente.

- enfin, moins un anachronisme qu'une erreur, les machines de guerre n'ont jamais besoin d'être ajustées pour faire mouche. Les tirs d'essai, c'est pour les faibles !

Une robe très XIIe siècle.

   Verdict :

   Le Sang des Templiers est une épreuve. L'histoire est bancale, et le réalisateur a jugé bon de compenser le manque de développement des personnages trop nombreux, l'étoffe du scénario qui, disons-le tout net, est un peu maigre pour tenir tout seul, avec des combats bizarrement filmés, des jets de sang, de la torture. D'autres films ont pu rendre une histoire de siège intéressante, je ne dis pas qu'il s'agit forcément d'un postulat insipide, mais le remplissage ici ne tient pas sous la dent, et les scènes partent un peu en quenouille. Je pense qu'il aurait été plus avisé, peut-être de sélectionner un peu moins de personnages centraux, et de se concentrer davantage dessus, plutôt que de tenter de tous les rendre intéressants et complexes. Le personnage féminin ne sert à rien, qu'à causer une amourette qui sonne aussi creux qu'une cloche, tenter un personnage religieux pour qu'il rompe ses promesses, et assurer un quota de femmes. Quant aux afficionados historiques, ils seront bien avisés de s'accrocher à leur siège.

   Bref, si vous êtes toujours tentés, ce film peut être un bon choix soit pour un début de soirée pour se mettre en jambe, soit très tard quand on roupille à moitié. Ceux qui aiment les acteurs précités s'en mettront plein la panse, et ça vaut toujours le détour de voir Paul Giamatti en faire des caisses. Les autres pourront trouver mieux avec du Templier dedans.

   La note : 8,5 / 20 (un demi-point en plus pour Paul Giamatti !)
Paul Giamatti se demande comment cacher ce film sur son CV.

  PS : pourquoi "le Sang des Templiers" ? A part le héros, il n'y a que des red shirts Templiers... M'enfin bon. Ironclad, c'était peut-être trop cool pour ce film ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cacher ce film sur ton cv, petit? Mais pourquoi diable? XDDD

Nijichan a dit…

Parce qu'il n'y a pas grand-chose dont il peut se vanter, ou parce qu'il y a une scène mémorable où il pulvérise son record de cabotinage ? :p